Quelle est l’autonomie des vélos de la gamme ÉVO ? C’est une question que nos client nous posent systématiquement avant de faire leur choix.

Bien souvent, les fabricants de vélos à assistance électrique donnent une indication de l’autonomie qu’on peut espérer atteindre. Parfois, ces estimations sont réalistes, parfois elles sont très optimistes. Chez Oklö, nous donnons toujours une estimation de l’autonomie de nos vélos avec l’utilisation du mode maximum d’assistance. Pour le prouver, nous avons fait une sortie de 68 km et 900 m de dénivelé autour du lac d’Annecy avec 3 vélos de la gamme ÉVO. La vidéo parle d’elle-même…

Le protocole de test

Malgré le titre de ce chapitre emprunté au vocabulaire scientifique, on ne peut pas vraiment dire que notre test soit rigoureux. Rien que le poids et la forme physique des cyclistes influent sur l’autonomie des trois vélos de la gamme ÉVO utilisés. Cependant, on constate que la consommation de batterie a été relativement homogène dans cet échantillon : une batterie vide pour l’un, 2 à 3 km d’autonomie restante sur les autres.

Nous avons donc choisi d’effectuer un parcours qui nous permette de valider à la fois une distance et un dénivelé positif. Pour joindre l’utile à l’agréable, nous avons programmé un circuit qui emprunte majoritairement une piste cyclable ou des routes à faible trafic. Et comme notre atelier se trouve à Annecy, il nous a semblé naturel de profiter du paysage grandiose offert par le lac et les montagnes alentour pour faire des images.

Trace GPS et profil altimétrique du test d'autonomie de la gamme ÉVO

Nous sommes partis avec trois vélos :

  • Un ÉVO Coursac longtail couleur bronze avec transmission Shimano Alfine 8 vitesses.
    Poids total roulant de 111 kg.
  • Un ÉVO Fantilo longtail rouge avec transmission Shimano Nexus 7 vitesses.
    Poids total roulant de 120 kg.
  • Un ÉVO Coursac beige avec transmission Shimano Alfine 8 vitesses.
    Poids total roulant de 129 kg.

Nous avions pour consigne d’utiliser en permanence le niveau 5 d’assistance (maximum) pour estimer l’autonomie la plus faible de la gamme ÉVO dans ces conditions. Pour connaitre l’autonomie « maximum », vous pouvez lire l’article voyage Annecy-Lyon en vélo cargo longtail .

Comment optimiser l’autonomie de son vélo à assistance électrique ?

L’autonomie d’un vélo à assistance électrique dépend d’une multitude de facteurs qu’on peut regrouper en deux familles : les facteurs intrinsèques au système et les facteurs liés à l’usage.

Les caractéristiques techniques du vélo et de l’assistance

Bien entendu, la taille de la batterie, c’est-à-dire sa capacité, est un facteur déterminant de l’autonomie d’un VAE. Elle se mesure en Wh (qui est la résultante de V * Ah si vous vous souvenez de vous cours de physique). L’autonomie d’un vélo de la gamme ÉVO est assurée par une batterie de 600 Wh (43 V * 14 Ah).

Mais il faut aussi tenir compte du bridage en charge et en décharge que le fabricant de la batterie a mis en place. En effet, quand on utilise une batterie au lithium, on n’a pas accès à l’intégralité de l’énergie qu’elle contient. Ceci permet de lui assurer une bonne longévité dans le temps.

D’autre part, il faut tenir compte de l’âge de la batterie. Il est normal que son autonomie se réduise tout au long de sa vie.

Enfin un dernier paramètre, mais pas des moindres : le rendement du système batterie-moteur-transmission. Si on caricature, même avec une batterie de grande capacité, un moteur avec un mauvais rendement ne pourra pas permettre d’atteindre une grande autonomie. Les moteurs Bafang M410 qui équipent la gamme ÉVO ont un très bon rendement. Sur l’essai réalisé dans cette vidéo, on voit que l’ÉVO Fantilo longtail rouge est tombé en panne le premier. Il est équipé de la transmission Shimano Nexus 7 qui a un moins bon rendement que la transmission Shimano Alfine 8 qui équipe les deux autres vélos.

Utiliser l’assistance de façon à en tirer la meilleure autonomie

Dans l’usage, il est possible d’optimiser la façon de consommer l’énergie contenue dans la batterie.

Le gonflage des pneus est le paramètre le plus simple à maîtriser : un pneu mou se déforme ce qui consomme de l’énergie. C’est autant d’énergie disponible en moins pour faire avancer le vélo. Pour réaliser ce tour de 68 km, tous les pneus étaient gonflés à 3,5 bars. Il est aussi utile d’entretenir la transmission régulièrement pour éviter les pertes de rendement. Sur les vélos de la gamme ÉVO, cela consiste en un nettoyage et une lubrification de la chaîne.

La masse déplacée est également un facteur déterminant. Depuis que le vélo existe, les fabricants ont cherché à réduire le poids pour optimiser l’utilisation de l’effort produit par le cycliste. Sur les VAE, le cycliste délègue à l’assistance électrique une partie de l’effort à fournir. Cela fait parfois oublier que tout poids supplémentaire demande un effort plus grand pour la mise en mouvement de l’ensemble. Certains équipement ajoutent beaucoup de poids, il faut en tenir compte avant de les ajouter.

La fréquence des arrêts et la vitesse de croisière impactent grandement l’autonomie. Pour ce test, les conditions étaient plutôt favorables : arrêts peu fréquents et vitesse élevée. En effet, la mise en mouvement du vélo et de son chargement après un arrêt demande plus d’énergie que le simple fait de maintenir sa vitesse. D’autre part, lorsqu’on dépasse la vitesse de 25 km/h, l’assistance ce coupe. Donc si on maintient cette vitesse, on consomme assez peu de l’énergie contenue dans la batterie.

L’utilisation des vitesses et de l’assistance par le cycliste sont déterminants. On fait souvent l’analogie avec l’automobile : que vous utilisiez une petite citadine ou une puissante voiture de sport, vous ne pouvez pas rester en permanence sur le 1èr ou le 5e rapport ! Au démarrage, vous passez la 1ère, puis vous ajustez en permanence pour éviter le sur-régime ou le sous-régime. En vélo (avec ou sans assistance) c’est pareil ! Pour optimiser l’autonomie des vélos de la gamme ÉVO, nous recommandons d’utiliser majoritairement le niveau 3 de l’assistance. Le niveau 5 est à réserver aux côtes et le niveau 1 à privilégier dans les secteurs ou on croise des piétons.

Les côtes et le vent de face sont les deux ennemis du cycliste (bon en vrai, il y a aussi la pluie, les voleurs et les voitures). Difficile d’économiser l’énergie en côte, mais il peut parfois être judicieux de contourner l’obstacle, même au prix d’un petit détour. Heureusement, une côte est souvent suivie d’une descente qui ne requiert pas l’usage de l’assistance électrique. En revanche, pour se protéger du vent, il faut rouler en peloton dans la plus pure tradition du tour de France ! Pas facile au quotidien, on vous l’accorde…

La température extérieure diminue l’autonomie de toutes les batteries. Il faut en prendre compte pendant les mois d’hiver et penser à rentrer la batterie (ou le vélo) au chaud entre deux trajets. Pour notre test, la température était idéale 😎⛱.

Bilan de ce test d’autonomie de la gamme ÉVO

Les trois vélos ont donc parcouru 68 km et 900 m de dénivelé positif au niveau d’assistance maximum avec une seule charge de batterie. L’autonomie de 60 km minimum affichée sur la fiche produit de la gamme ÉVO et de la gamme ÉVO longtail nous semble donc être une indication honnête. Méfiez-vous des estimations trop optimistes données par certains fabricants ou certains revendeurs, vous pourriez être déçus. Enfin, gardez en tête qu’il n’y a pas d’énergie magique ! L’énergie est notre avenir, économisons-là.